La campagne pour les élections de mi-mandat bat son plein aux États-Unis. Le 8 novembre, les Américains devront élire leurs députés, un tiers des sénateurs au Congrès de Washington et de nombreux élus locaux, dont certains gouverneurs. Ces dernières semaines, les candidats républicains en lice pour ces différents scrutins ont publié des clips de campagne sur YouTube ou les réseaux sociaux. Sur ces images, ils sont nombreux à s’afficher avec des armes.

Le 25 mai, le New York Times relevait ce type de mises en scène dans plus de cent clips de campagne – certains ayant été publiés par des candidats aux primaires qui n’ont finalement pas été investis par le Parti républicain. Ces vidéos et les réactions qu’ils ont pu susciter montrent “l’énorme fossé culturel qui existe autour des armes à feu en Amérique”, estime le New York Times. À plus forte raison depuis la tragédie d’Uvalde, au Texas, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants, ou encore celle d’Highland Park.

Calibre 38 dans le sac à main

La gouverneure de l’Alabama, Kay Ivey, s’est par exemple mise en scène sortant un “Smith & Wesson, calibre 38” de son sac à main.

Dans son clip de campagne, le très conservateur Josh Mandel, ancien secrétaire au Trésor dans l’Ohio, avait aussi mis abondamment en scène ses années de service dans la marine et résumait ainsi ses valeurs : “Pro-Dieu, proarmes, pro-Trump”. Il n’a finalement pas été investi par le Parti républicain.

En Pennsylvanie, toujours sous l’étiquette républicaine, le très médiatique chirurgien Mehmet Oz joint le geste à la parole et tire au fusil dans sa vidéo en déclarant :

“J’ai toujours pratiqué le tir et la chasse. Alors quand des gens disent que je ne suis pas favorable aux armes, ils ont tout faux.”

Et la liste des candidats s’étant mis en scène armés est encore longue. On peut par exemple citer Eric Greitens, gouverneur du Missouri de 2017 à 2018. Dans son clip, ce dernier appelle ses concitoyens à faire la chasse aux “rino”, terme qui désigne les “republicans in name only”, soit “ceux qui n’ont de républicains que le nom”. Il vise ainsi un pan de son propre parti qu’il juge trop modéré.

Une Amérique déchirée

Samedi 25 juin, le président américain, Joe Biden, a promulgué une loi permettant une plus grande régulation des armes à feu, considérée par certains comme la plus importante en près de trente ans. À rebours du président démocrate, la très conservatrice Cour Suprême américaine avait invalidé, deux jours plus tôt, une loi de l’État de New York imposant un permis spécial pour le port d’armes en dehors du domicile.

Sur la question du contrôle des armes à feu comme sur celle du droit à l’avortement, le bras de fer entre l’administration Biden et la plus haute juridiction américaine est au cœur des enjeux politiques.