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Origines du Covid-19 : Joe Biden accuse la Chine de cacher des « informations cruciales »

Un rapport des renseignements américains n’exclut pas l’hypothèse d’un accident de laboratoire, même si celle d’une exposition naturelle à un animal infecté est considérée comme la plus « probable ».

Le Monde avec AFP

Publié le 27 août 2021 à 23h59, modifié le 28 août 2021 à 07h35

Temps de Lecture 3 min.

Ce marché aux poissons de Wuhan avait été fermé par les autorités le 11 janvier 2020, après la mort d’un homme qui y avait acheté des produits.

Les origines du Covid-19 seront-elles un jour connues ? Les Etats-Unis, qui déplorent pour l’heure plus de 630 000 victimes en raison de la pandémie de coronavirus, sont particulièrement actifs sur le sujet. Après la publication du résumé d’un rapport d’enquête du renseignement américain ne tranchant pas sur la question, Joe Biden a clairement reproché à la Chine, vendredi 27 août, de manquer de transparence.

« Des informations cruciales sur les origines de la pandémie existent en Chine, et pourtant, depuis le début, des responsables gouvernementaux en Chine œuvrent pour empêcher les enquêteurs internationaux et les acteurs mondiaux de la santé publique d’y accéder », a écrit le président américain dans un communiqué.

Ce rapport classé top secret a été remis cette semaine à Joe Biden, qui avait donné quatre-vingt-dix jours aux services de renseignement américains pour « redoubler d’efforts » afin d’expliquer l’origine de ce coronavirus. Le virus responsable de la pandémie, le SARS-CoV-2, n’a pas été développé « comme arme biologique » et n’a « probablement » pas été conçu « génétiquement », ont conclu ces derniers dans le rapport.

Mais les renseignements américains sont toujours divisés entre l’hypothèse d’un premier cas causé par une exposition naturelle à un animal infecté, ou bien ayant résulté d’un accident de laboratoire.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Sept questions-clés sur l’origine de la pandémie de Covid-19

Des hypothèses divergentes

Quatre agences de renseignement et le Conseil national du renseignement estiment que la thèse animale est la plus « probable », même s’ils ne lui accordent qu’« un bas degré de confiance ». Ils s’appuient notamment, pour justifier leur verdict, sur « les nombreux vecteurs pour une exposition animale » existants, ainsi que sur l’ignorance par la Chine de l’existence du virus avant son apparition. « La communauté du renseignement des Etats-Unis juge que les responsables chinois n’avaient pas connaissance en amont du virus avant le début de l’épidémie », est-il écrit dans ce résumé.

Toutefois, une autre agence de renseignement estime avec « un niveau de confiance modéré » que la thèse d’une fuite de laboratoire est à privilégier, « probablement » par le biais « des expérimentations, la manipulation d’animaux ou des prélèvements par l’Institut de virologie de Wuhan ». Les experts de cette agence donnent plus « de poids » au « risque inhérent » des recherches sur les coronavirus, qui étaient en effet conduites à Wuhan. Leur hypothèse serait que ces travaux aient pu conduire à l’infection accidentelle d’un employé.

Enfin, « des analystes de trois agences » ne se prononcent pas entre l’une ou l’autre des hypothèses. Les services de renseignement s’estiment « incapables de prodiguer une explication plus définitive » pour l’origine du Covid-19 sans « de nouvelles informations » fournies par la Chine, écrivent-ils.

« A ce jour, la Chine continue de rejeter les appels à la transparence et de cacher des informations, alors même que le bilan de cette pandémie continue de grimper », a regretté Joe Biden dans son communiqué. « Nos efforts pour comprendre l’origine de cette pandémie ne faibliront pas », a-t-il promis.

En réponse, l’ambassade de Chine aux Etats-Unis, sise à Washington, a accusé, dans un communiqué, la communauté du renseignement des Etats-Unis de « manipulation politique » : « Le rapport (…) se fonde sur une présomption de culpabilité de la part de la Chine, et seulement pour faire de la Chine un bouc émissaire. »

Un enjeu crucial pour empêcher une prochaine pandémie

Une équipe d’experts internationaux envoyés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est rendue à Wuhan en janvier pour une étude « de première phase » sur l’origine du virus. Mais leur rapport, rédigé en collaboration avec des spécialistes chinois, avait été très critiqué.

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L’étude estimait que le passage du virus de la chauve-souris à l’homme par l’intermédiaire d’un animal était le scénario le plus probable. Elle jugeait « extrêmement improbable » que le virus provienne d’un laboratoire. A la mi-août, la Chine a rejeté l’appel de l’OMS à une nouvelle enquête sur son territoire.

Déterminer comment le virus, qui a fait plus de 4,47 millions de morts dans le monde, est passé à l’homme est jugé crucial pour tenter d’empêcher la prochaine pandémie. L’hypothèse d’une fuite d’un laboratoire avait largement été écartée au début de la chaîne de contaminations par la communauté scientifique. Mais le supposé animal intermédiaire restant introuvable, cette thèse était revenue en force dans le débat public américain au printemps.

A la mi-mai, une quinzaine d’experts avaient publié une tribune dans la prestigieuse revue Science, appelant à la considérer sérieusement. La communauté scientifique semble toutefois peu à peu de nouveau faire machine arrière. La semaine dernière, dans cette même revue, six scientifiques ont publié un article au titre parlant : « L’origine animale du SARS-CoV-2 ». Et, dans une autre publication scientifique, Cell, vingt et un éminents chercheurs concluaient : « Il n’existe actuellement aucune preuve que le SARS-CoV-2 tire son origine d’un laboratoire. »

Écouter aussi Covid-19 : l’hypothèse d’un accident de laboratoire relancée

Le Monde avec AFP

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