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Un proche de Taubira: «Ça semble plié, elle n’a pas envie d’aller au casse-pipe»

Christiane Taubira suscitait de l'espoir chez de nombreuses personnes à gauche, en vue de 2017. Selon son entourage, elle ne devrait pas se présenter à la primaire.
par Rachid Laïreche
publié le 2 décembre 2016 à 19h23

A gauche, depuis la sortie de François Hollande, les téléphones sonnent de tous les côtés. Souvent la même question : «Et toi, tu fais quoi ?» Ce vendredi, Christiane Taubira – qui a la cote chez les sympathisants - a été l'une des plus sollicités. Pour cause, l'ancienne Garde des sceaux n'a jamais fermé la porte à une candidature. Ces derniers temps, plusieurs élus socialistes, communistes et écolos poussaient des deux mains pour lui faire franchir le pas. Taubira a le profil pour rassembler une grande partie de la gauche autour d'elle. Et c'est sûrement l'une des seules. Face à la dispersion des candidats, elle disait : «La gauche risque de disparaître, et pour un moment.»

«L'exigence pour les gauches est colossale»

Le mois dernier, face à l'attente et l'espoir, elle confiait à Libération : «Ça exprime à la fois une très grande inquiétude et en même temps une attente, voire un désir.» Mais elle avait un obstacle dans son esprit : François Hollande. Pas question de l'affronter à la primaire au grand regret de ses proches. Mais jeudi soir, François Hollande - après son renoncement - a changé les règles du jeu: une porte s'est ouverte pour Taubira. Enfin pour ses proches. Mais elle a très vite glacé les plus optimistes. Un membre de son entourage nous écrit après avoir échangé avec elle par SMS: «Ça semble plié, elle n'a pas envie d'aller au casse-pipe. Et elle n'a pas d'équipe, pas d'infrastructure.» Un autre: «Je pense que c'est foutu.» Il ajoute sans y croire: «Depuis le début, malgré nos efforts, c'est compliqué. On ne se décrète pas candidat sur un coup de tête et elle n'a jamais affiché un désir solide. Après, il reste quinze jours pour se déclarer et l'espoir fait vivre.»

Christiane Taubira a toujours eu une crainte : le Front national. L'ancienne garde des Sceaux a été attaquée par la droite et l'extrême droite tout au long du quinquennat. Et souvent, de manière ordurière. Lorsque les élus l'interrogeaient sur les raisons qui la poussent à ne pas se lancer, elle répondait notamment: «Si j'accède au second tour de la présidentielle et que j'affronte Marine Le Pen, est ce que vous êtes certains que je l'emporte ?» Jeudi soir, après l'annonce de François Hollande, elle a écrit sur Twitter : «Un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L'exigence pour les gauches est colossale.»

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