La Grèce, toujours sous tutelle de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, a enregistré deux trimestres consécutifs de croissance positive, selon des estimations publiées lundi 14 novembre par le service des statistiques (Elstat).
Le produit intérieur brut (PIB) a en effet progressé de 0,5 % au troisième trimestre par rapport au précédent, après une croissance de 0,2 % au deuxième trimestre par rapport au premier. Techniquement, deux trimestres de croissance du PIB consécutifs marquent un retour de croissance, même si le gouvernement et la Commission européenne prévoient encore un recul de 0,3 % du PIB pour l’ensemble de l’année 2016. Selon Athènes, le pays doit renouer avec une nette croissance annuelle en 2017, avec 2,7 %.
Des politiques de rigueur imposées
« L’économie grecque n’avait pas connu un tel rythme de croissance depuis le premier trimestre 2008 », a réagi le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos. L’économie grecque se contracte pratiquement constamment depuis 2008 en raison des politiques de rigueur drastiques imposées au pays par ses créanciers, UE et FMI, qui ont accompagné les prêts successifs accordés pour maintenir le pays dans la zone euro après la crise de la dette de 2010. Importantes baisses des salaires et des retraites, hausses des impôts : ces mesures ont frappé de plein fouet la demande et les dépenses de consommation, moteurs de l’économie.
Après six premiers mois d’affrontement larvé avec le FMI et l’UE à son arrivée début 2015, pour tenter d’assouplir les règles du deuxième plan d’aide alors en vigueur, le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras, en quasi-faillite, avait dû se résoudre à souscrire en juillet 2015 un troisième plan. Depuis, malgré quelques retards dans le calendrier espéré, les réformes, parfois encore très difficiles pour les Grecs, s’enchaînent à un rythme soutenu.
Discussions sur l’allégement de la dette
Alors que M. Tsipras connaît actuellement un fort retard dans les sondages sur son adversaire de droite modérée Kyriakos Mitsotakis, les chiffres publiés lundi devraient servir d’argument au gouvernement pour poursuivre les réformes.
La zone euro et le FMI sont convenus en mai du principe d’un allégement de la dette grecque, et d’une série de mesures à court terme censées être finalisées en décembre, mais ont jusqu’à présent échoué à s’entendre sur le rythme et l’ampleur d’une restructuration à long terme.
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